S'il est un spectacle fascinant c'est bien le miracle qui marque tous les ans le retour des papillons Monarques dans le Michoacán
Découverte : Jusqu'en 1975, personne ne savait où les papillons monarques de l'est de l'Amérique du Nord passaient l'hiver. Le scientifique canadien Fred Urquhart a mis 15 ans à élaborer une bague destinée aux ailes des papillons, puis encore près de 20 ans à suivre sur une carte la trace des papillons ainsi marqués. En 1972, il découvrit un schéma suggérant que les monarques s'envolaient vers le Mexique. Deux bénévoles dévoués passèrent les régions montagneuses de ce pays au peigne fin et, en 1975, ils découvrirent finalement des millions de papillons monarques qui hivernaient dans des arbres, au centre du Mexique.
Description : de son vrai nom scientifique ( Danaus plexippus ), plus connu sous le nom de Monarque; ce papillon fut ainsi nommé en souvenir du roi Guillaume d'Orange, le monarque qui régna sur l'Angleterre de 1689 à 1702. Ce lépidoptère attrayant porte bien son nom. Pesant à peine un demi gramme, le monarque est un papillon majestueux dont l'envergure peut atteindre jusqu'à 10 cm. Son sang froid lui donne une grande capacité d'adaptation à différents climats. Le dessus de ses ailes est de couleur orange vif, garni de nervures frappantes de ton ébène et bordées de noir à points blancs. Le dessous de ses ailes est beige-orange.
Les mâles ont de petits stigmates noirs sur la surface interne de leurs ailes postérieures, tandis que les femelles sont d'une couleur un peu plus foncée et ont des nervures plus larges. On les appelle souvent les " papillons d'asclépiades " parce ceux ci déposent une dizaine d'œufs sous les feuilles vénéneuses de cette plante. Il s'en suit une période d'une dizaine de jours avant éclosion, qui s'effectuera en fonction de la température.
La larve grignote les feuilles durant deux semaines; elle devient ensuite une chenille dodue mesurant environ 5 cm de longueur qui se nourrit elle- même de la plante, qui possède dans sa sève des toxines vénéneuses, qu'elle va stocker et qui durant toute sa vie la protégera contre les petits prédateurs du type lézard, guêpe ou oiseau et lui donnera une quasi immunité.
La chenille s'étant accrochée la tête en bas à une ramille convenable, elle mue, puis en quelques heures se métamorphose en chrysalide. À cette phase, l'insecte s'est enfermé dans un cocon cireux ayant l'aspect du jade. Bien emmitouflé, il complète le cycle miraculeux des métamorphoses et renaît enfin au bout de deux semaines, transformé en papillon adulte. Émergeant de son cocon transparent,
Malheureusement, les vagues de froid et les chutes de neiges ont fait beaucoup de victimes ( plus de 11 millions en Janvier 2002 ) à cela il faut ajouter les campagnes de déforestations et d'épandages de pesticides qui auraient empoisonné des millions de papillons. Mais depuis quelques années la sauvegarde des monarques, ces étranges papillons migrateurs, est devenue une affaire d'Etat au Mexique.
Il y a quelques années le Président V. Fox a étendu les réserves de la biosphèresituée dans les États de Michoacán et a annoncé une "stratégie intégrale pour la défense des monarques" et toute la région .
L'odyssée des monarques :
Chaque année dès les premiers jours de l'automne, entre 50 et 100 millions de monarques de l'Amérique du Nord et du Sud du Québec sont attirés comme s'il y avait une force magnétique vers quelques forêts isolées dans les vallées montagneuses au centre du Mexique où ils viennent passer l'hiver .
Ils arrivent dans les hautes montagnes de l'est de l'Etat du Michoacán vers la mi-novembre, après un long voyage de deux mois ou plus. Cette migration annuelle de près de 5000 kms du monarque, est la plus longue jamais observée chez un insecte. Elle révèle les performances physiques extraordinaires de cet animal qui pèse moins d'un demi-gramme.
Le monarque réalise son odyssée en deux mois et demi environ, en parcourant entre 30 et 50 kms par jour.
Il détient aussi un autre secret étonnant : celui de sa longévité que des études scientifiques ont tenté de percer. Il vit près de 9 mois, contre quelques jours ou semaines pour un papillon normal. Alors, où réside son incroyable résistance ?
Nous connaissons maintenant les points de départ et d'arrivée de cette longue migration, mais nous ignorons toujours comment le monarque se rend d'un point à l'autre. Comment s'oriente-il ? Comment transmet-il l'information et le "plan de vol " d'une génération à l'autre ?
Lieux des visites :
En fait c'est ici au Mexique dans ce lieux d'hibernation qu'a lieu la reproduction. Les "mariposas monarcas " commencent à arriver vers Octobre / Novembre et repartent vers le mois Mars / Avril. Pour assister à ce rassemblement annuel et les voir dans leur sanctuaire préservé par le Gouvernement, il faut vous rendre dans la région de l'Est Michoacán près de Zitacuaro et Angangueo "Sierra Chincua" et "El Rosario", ou aussi sur la frontière avec l'Etat de Mexico, près de Valle de Bravo ces réserves sont à une altitude d'environ 3000 m, et l'accès en est assez difficile, d'autant que pour parcourir les derniers kms, il faut le faire dans le plus grand silence, afin de ne pas les effrayer.
Ces sapins diffusent un arôme particulier, les monarcas sont tellement près les uns des autres qu'ils font ployer chaque feuille et chaque branche.
Conseils :
la visite guidée est indispensable ainsi que le soleil pour voir ceux ci voleter. Des visites sont organisées par des guides spécialisés il faut prévoir toute une journée. Celle-ci commence tôt le matin et comprend : transport, visite, et une collation incluse.
Le vol nuptial : Le spectacle est grandiose. En effet imaginez des milliers de papillons oranges et noirs qui forment des vols nuptiaux dans la clairière illuminée d'un soleil radieux à travers les sapins de type Oyamel. C'est dans ce vol nuptial que le mâle va chercher et trouver sa femelle.
Ils volent ensemble pendant leur parade amoureuse et d'épuisement se laissent tomber sur le sol, puis après de longues minutes le mâle prend le corps de la femelle et l'emmène dans un lieux sûr pour assurer la fécondation et ainsi perpétuer l'espèce.
Les forêts entières frémissant dans l'air calme des montagnes offrent un spectacle à vous couper le souffle. Ici pas question de toucher au moindre papillon, ils sont souvent plusieurs millions qui couvent le sol et forment un tapis magique multicolore, aussi bien frémissant que flamboyant, et viennent naturellement se poser sur votre tête…..
Assurément un spectacle à ne pas manquer !
Reste la question de savoir comment ils se dirigent ? code génétique immuable, "lecture" du champ magnétique terrestre ? Mystère…... d'autant plus grand que la plupart de ceux qui partent, ne sont pas les mêmes que ceux qui sont venus et vice-versa.
Déjà pendant l'époque préhispanique les Aztèques connaissaient, et étudiaient tous les papillons. Ils baptisaient les lieux où ils résidaient par des toponymes : Papaloapan ("Río de mariposas", "Rivière des papillons"), ou Papalotepec ("Cerro de las mariposas", "Colline des papillons").
En général les papillons étaient associés avec la beauté, l'amour et les fleurs.
Et certains croyaient que les papillons étaient la réincarnation de leurs guerriers tombés au combat, qui arboraient la couleur des champs de bataille. Pour la communauté Otomis qui habite la région ils sont l'âme de leurs défunts.