Frida sa rencontre avec Diego Rivera et leur vie tumultueuse .. ainsi que le film dont ils sont les héros .
Frida, une œuvre, une vie, un destin …
Frida Kahlo naît le 6 juillet 1907 dans le quartier populaire de Coyoacán au sud de Mexico.
La mère de Frida qui d'origine mexicaine Matilde Calderón y González est elle même artiste peintre, quand à son père, Wilhelm Kahlo d'origine Allemande, est photographe et peintre à ces heures . Il faire lui faire découvrir ses passions et à ses côtés elle va s'initier au portrait, à la nature morte, mais c'est sur elle-même qu'elle va focaliser son travail en réalisant un grand nombre d'autoportraits
Vers l'âge de 8 ans, Frida est atteinte par la poliomyélite, ce qui lui déformera son pied droit et lui vaudra le surnom de "Frida l'estropiée". Elle fréquentera l'Escuela Nacional Preparatoria pour préparer des études de médecine. Lorsque, étudiante, pendant ses études elle croisa Diego Rivera : il peignait la fresque murale de son école. Elle aurait déclaré dès ce moment là ses amies : " J'aurai un enfant de Diego Rivera : un génie vaut mieux qu'un prince charmant ".Elle adorait choquer. Elle oublia ce pari. Elle ne savait alors rien de l'amour et de la souffrance qui allaient forger son tempérament et meurtrir sa chair.
Le 17 septembre 1925 alors qu'elle a 18 ans, et rentre à son domicile avec son ami Alejandro Gomez Arias elle subit un grave accident de bus qui la blesse au ventre, à l'utérus, au pied, et surtout au dos.
Elle surmonte ses douleurs grâce à une détermination exceptionnelle. La colonne vertébrale est gravement touchée, et une de ses jambes est déformée. Toute sa vie est une suite d'opérations nombreuses et de longs séjours à l'hôpital.
Ses thèmes de prédilection : l'avortement, les opérations, la sexualité, la fécondité, la chair blessée, les souffrances physiques et psychiques, seront intégrés dans son oeuvre.
A propos de son tableau ( La colonne brisée 1944 ), elle peignit cet autoportrait lorsque son état de santé empira et qu'il lui fallut porter un corset de métal . Une colonne ionique brisée en plusieurs endroits symbolise sa colonne vertébrale blessée . La fente dans son corps et les sillons du paysage déchiré, monotone, deviennent le symbole de la souffrance et de la solitude de l'artiste.
Très engagée politiquement elle défend aussi l'émancipation des femmes et même sa bisexualité quelle partagera avec la célèbre photographe Tina Modotti, ainsi qu'avec Chavela Vargas, chanteuse mexicaine et en 1928, elle s'inscrit au Parti Communiste Mexicain.
Son art reflètera évidemment cette souffrance, la condamnant souvent à des auto-portraits parce qu'elle était immobilisée sur son lit, alors qu'elle aimait peindre les animaux, la nature, les enfants. Elle offre son premier tableau à son ami Alejandro Gomez.
Ce "ruban autour d'une bombe" comme la définissait André Breton, a mélangé son art, ses opinions et sa vie.
En 1939, peu après son divorce, elle peint "les deux Fridas " . Elle montre là l'impossibilité de choisir entre la Frida Européenne et la femme Mexicaine, "traditionnelle" que Diego préférait tant et qui incarnait la magnificence nationale qu'il transcrit dans ces oeuvres. C'est presque un total de 150 tableaux qui lui sont attribués et qu'elle a peints inlassablement, faisant d'elle- même une sorte d'icône.
Dans le cercle d’amis de Frida Kahlo, on retrouve de brillantes figures du monde de l’art telles que Georgia O’Keefe, Dolores del Río, Sergei Eisenstein, Kandinsky, Paul Eluard, Picasso etc..
Naissance du mouvement muraliste.
Dans les années 1920, sous le gouvernement d’Alvaro Obregon, le ministre de l’Education José Vasconcelos lance un programme culturel gouvernemental auquel il associe le peintre Diego Rivera qui rentre d’un long séjour en Europe. José Vasconcelos invite, donc, plusieurs peintres à un voyage qu’il organise dans le Yucatan; il leur fait visiter les sites archéologiques afin qu’ils se familiarisent avec le patrimoine artistique mexicain. Diego Rivera est du voyage. En 1922 le ministre est décidé à soutenir, après tant d’années d’oppression hispanique et chrétienne, les aspirations de la population indienne à l’égalité sociale et raciale et à aider son pays à retrouver son identité culturelle. Sous la houlette du syndicat des peintres, sculpteurs et graveurs révolutionnaires, le mouvement muraliste naît.
Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros et, bientôt, José Clemente Orozco et Rufino Tamayo en font partie et en sont les principaux acteurs.
L’art qu’ils veulent développer est fortement conçu comme un mouvement politique révolutionnaire et fait l’objet d’un manifeste: l’art se met au service du peuple et de ses revendications sociales.
Diego Rivera naît le 8 décembre 1886 à Guanajuato. Tôt dans son enfance, il est confronté à la mort, notamment à celle de son frère jumeau. Cela le marquera à un point tel que la mort et son antithèse, la vie, seront des thèmes récurrents dans ses peintures car depuis son plus jeune âge, le petit Diego montre des qualités artistiques. Un talent qu’il va développer à l’Académie des Beaux-Arts de San Carlos contre la volonté de son père, qui voulait le voir entrer à l’école militaire. En 1906, une bourse du gouverneur de l’État de Veracruz et la vente de plusieurs toiles lui permettent de partir pour l’Europe Peintre muraliste, dessinateur, graphiste, illustrateur, architecte et sculpteur c'est certainement l'artiste latino-américain le plus connu mais non le moins controversé.
Après une formation classique, à vingt ans, il part pour l'Europe, s'établit à Paris, plus précisément à Montparnasse, où il rencontre Mondrian, Breton, mais aussi Ehrenbourg et Trotski.. Il se lie aussi d’amitié avec plusieurs peintres, dont Amedeo Modigliani. Avec Pablo Picasso, il fréquente les quartiers de Pigalle mais leur amitié tournera au vinaigre. Leur rivalité, autant dans la peinture que sur le plan donjuanesque, sera la cause de leur conflit.
Mais c'est grâce à Angelina Beloff, sa première compagne, puis Marevna Vorobiev, qu'il pénètre le cercle de la colonie russe. La découverte des oeuvres de Goya et du Greco lors d'un passage en Espagne le marque profondément. En 1913, à Paris toujours, il s'exerce au cubisme analytique dont il donne une version si personnelle qu'elle lui vaut critique et polémique, jusqu'à opérer une scission avec ses amis.
Il se remet alors sur la voie de la peinture figurative et découvre l'œuvre de Cézanne, tandis qu'Ingres et Renoir viennent également influencer sa vision du portrait.
Pendant ce temps au Mexique le ministre de l’Education José Vasconcelos lance un programme culturel gouvernemental auquel il associe le peintre Diego Rivera qui rentre d’un long séjour en Europe.
En Juillet 1921, retour au pays, encouragé par l'évolution politique et sociale du Mexique il va devenir, avec les commandes de peintures murales, le principal instrument de propagation.
Dès 1931, sa réputation a franchi la frontière et fait l'objet d'une rétrospective au Museum of Modern Art de New York. Ainsi, comme José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros, il se rend aux Etats-Unis. Il travaille à Detroit où il réalise "Industries de Detroit" aussi dénommé "L'homme et la Machine" . Puis à New-York où il réalise "L'homme au Croisement" pour le compte du célèbre milliardaire Rockfeller qui vient d'y édifier son célèbre centre d'affaire (1932-33). Cependant, la fresque soulève tant de critiques, notamment parce qu'on y voit "Lénine", Marx etc.. qu'elle est rapidement retirée et détruite sur l'ordre de Rockfeller.
Ensuite, à cause du scandale médiatique, une commission annula une commande prévue pour la foire internationale de Chicago.
Il reprend son idée en la rebaptisant "L'homme, Contrôleur de l'Univers" , qui trouvera finalement sa place à Mexico en 1934.
Le songe de D. Rivera : Fresque de 4,8 m X 15 m : Elle à été miraculeusement épargnée dans l'hôtel Del Prado ( sa place originale ) par le dernier tremblement de terre de 1985 le "Songe de Diego" a été enlevé de son hôtel, qui, lui, a été rasé. Il illumine aujourd'hui un musée, bâtît rien que pour lui, au bout du parc de l'Alameda.
C'est en 1947 alors qu'on croyait D.Rivera assoupi sous les honneurs et qu'il se remettait à peine d'une pneumonie que l'artiste entreprend une commande monumentale de l'hôtel Del Prado. Sur une hauteur de quatre mètres de haut et quinze mètres de long l'artiste nous convie à une mythique promenade dominicale un dimanche après-midi dans le parc de l'Alameda Central.
Entre Sœur Juana Inès de la Cruz et les marchands de ballons les archétypes du peuple mexicain déambulent : Cortès, Maximilien, Zapata, les amis du peintre, …
Dans la partie centrale l'enfant Diego tient la main de la "Calavera Catrina ", un personnage comique symbolisant la Vanité, inventé par le dessinateur mexicain que Rivera admirait beaucoup : José Guadalupe Posada, qui est représenté à la droite de Dame Catrina et lui offre galamment le bras.
"Mon style naquit comme un enfant, avec cette différence que la gestation, douloureuse , a duré trente-cinq ans."
Diego Rivera
"La Calavera Catrina" qui représente la bourgeoise citadine de fin de siècle, est ici une allusion à la déesse-mère aztèque Coatlicue, souvent représentée par une tête de mort. Elle porte le serpent à plumes, symbole représentant son fil Quetzalcóatl , comme un boa autour du cou et le fermoir de sa ceinture est le signe de "Ollin", le mouvement perpétuel. Accompagnant la déesse, qui est également mère ou tutrice de Rivera, la source de la vie et du génie mexicain et le principe duel de la mythologie préhispanique; l'équivalant du Yin et du Yang chinois que Frida tient à la main. L'autre main de F. Kahlo est posée maternellement sur l'épaule du jeune Diego qui, sous sa protection, s'apprête à découvrir le monde de la vie….
Leur rencontre :
lls ont l'un pour l'autre un véritable coup de foudre bien que Diego ait vingt de plus qu'elle ils se marient le 29 Août 1929. Après quelques déménagements ils s'installeront dans le quartier du sud de Mexico à Coyocán, où sont réunis de nombreux artistes.
Leur maison-atelier deviendra La maison bleue" Tout en Diego était démesuré : son énergie, son rire, ses gestes, sa capacité de travail. On comptait par centaines de mètres carrés les murs qu'ils avait peints. Malheureusement leur union va connaître beaucoup de déboires; elles avortera deux fois et restera traumatisé par cette épisode qu'elle peindra dans un célèbre tableau "La Cama Volando", Diego était une homme de forte corpulence mais charmant, très volage il se fait aimer de beaucoup de femmes par son talent et son côté sensible au plaisir et à la joie du moment ce qui le conduira à la tromper avec Christina la propre sœur de Frida. Elle se vengera de son infidélité avec le célèbre révolutionnaire Léon Trotski pour qui Diego avait réussi à obtenir l'asile politique en 1937 et que le couple hébergeait dans leur maison.
C'est un terrible coup et il divorce…. Pour un an ! En 1938 grâce a André Breton Frida va enfin pouvoir exposer ses œuvres dans la célèbre Galerie Julien Levy à New York. Elle aura d'ailleurs à cette époque des aventures avec le photographe Nickolas Muray et le sculpteur Isamu Noguchi. Le 8 décembre à San Francisco 1940 Diego et Frida se remarient (jour de l’anniversaire de Diego). C'est en 1943 qu'elle obtient une chaire de professeur à l’école d’art La Esmeralda .
Sa mauvaise santé l’oblige à transférer les cours dans sa maison à Coyoacán au bout de quelques mois. Mais la santé de Frida, malgré de nombreuses opérations (7) , se dégrade inexorablement.
" Mon corps est un marasme. Et je ne peux plus en réchapper. Tel l'animal sentant sa mort, je sens la mienne prendre place dans ma vie et tellement fort qu'elle m'ôte toute possibilité de combattre. On ne ne me croit pas, on m'a tant vu lutter. Je n'ose plus croire que je pourrais me tromper, ce gendre d'éclair se fait rare. Mon corps va me lâcher, moi qui fus toujours sa proie. Proie rebelle, mais proie. Je sais que nous allons l'un est l'autre nous anéantir, la lutte n'aura donc livré aucun vainqueur " F. Kahlo .
Elle à 47 ans et est atteinte d’une grave pneumonie, elle continue quand même à peindre mais ses forces l'abandonnent le 13 juillet 1954 dans sa "Maison Bleue" de Coyoacán.
Le 14 Juillet au crématorium, Diego sortira un carnet de croquis et fixera à jamais sa douleur : l'envol de sa colombe emportée par les flammes......
Quand à Diego Rivera il épouse l'éditrice Emma Hurtado en Juillet 1955, mais tombe très gravement malade, il va à Moscou pour être opéré d'un cancer, puis retourne au Mexique et s'installe à Acapulco chez son amie Dolorès Olmedo pour sa convalescence.
C'est dans cette maison face à la baie d'Acapulco qu'il peindra ses dernières toiles. De retour dans la capitale, il décède dans son atelier de San Angel Inn d'un infarctus le 24 Novembre 1957 à l’âge de 72 ans.
Le Président proclame un deuil national et ses cendres sont déposés à " La Rotonda de los Hombres Illustres " au Panteón Civil de Dolores.
A titre posthume en 1958 le musée Frida Kahlo "La Maison Bleue" que Diego avait en partie financé est inauguré et remis au peuple Mexicain conformément aux dernières volontés de Diego Rivera.
Livre : Le jour des morts
Auteur : Francisco Gerardo Haghenbeck
Parution: 2012
ISBN: 9782851977243
La présentation de l'éditeur
Cette biographie romancée de l’artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d’Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l’heure de sa mort.
Il s’agit donc d’une pièce imaginaire que le romancier mexicain compose, avec un plaisir évident. Chacun des 24 chapitres s’achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l’origine du film Frida.
Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l’artiste.
Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
L'auteur :
Francisco Gerardo Haghenbeck
(Mexique, 1965)
Francisco G. Haghenbeck est l'un des écrivains mexicains les plus intéressants du moment. Il a travaillé dans des musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. Auteur, entre autres, de la série de BD Los 7 pecados capitales pour le gouvernement mexicain, destiné à la dénonciation des délits, on lui doit également les romans : Martini Shoot (Trago Amargo, Denoël, 2011), El código nazi, Le jour des morts (Hierba Santa) et Aliento a Muerte.
Il a reçu le prix de la nouvelle de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta ; et le Prix National du Roman au Mexique pour Trago Amargo en 2006.