L'écriture Maya et Aztèque est attestée sur les stèles de pierre, bas - reliefs en stuc, poteries, ainsi que sur les Codex véritables clés de l'étude d'une période de l'histoire. L'écriture maya apparaît à partir de 300 avant JC.
Pourtant c'est entre 1560 et 1562, que l'évêque franciscain Diego de Landa sévère inquisiteur détruisit plus de 5000 idoles et fit brûler tous les livres Mayas en public parce qu'il jugeait que ceux-ci ne contenaient que superstitions et faussetés démoniaques les " écrits du diable".
C'est ainsi qu'une bonne partie des informations que les Mayas avaient consignées de leur histoire et de leurs sciences ont disparu.
Outre les grands Codex, seuls quelques ouvrages postérieurs à la conquête espagnole peuvent nous renseigner sur la littérature maya. Il s'agit : du "Chilam Balam" : copié et rédigé au Yucatán, il relate surtout les différentes étapes des migrations des tribus mayas depuis 9000 avant J-C. et du "Popol Vuh" ou "Livre du Conseil" : originaire du Guatemala, ce manuscrit a été découvert au XVIIIè siècle à Chichicastenango.
Ci dessous : Le Codex de Dresde Lamina planche 8 La Littérature Maya
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Mais paradoxalement après son oeuvre de destruction massive des codex, l'Évêque Diego de Landa s'amenda de son forfait en transcrivant toutes ses observations et commentaires dans son ouvrage majeur intitulé " Relacíones de las Cosas de Yucatán " qui nous enseigne tout ce que nous savons aujourd'hui des coutumes, ainsi que du mode de vie des Mayas.
Ces manuscrits faits à la main étaient le plus souvent de fibres végétales d'agaves ou de peaux d'animaux en forme de bandes allongées et pliées en accordéon (photo ci dessous ) . Ils étaient exclusivement réalisés par le " tlacuilo" (photo ci contre ) sorte de peintre - scribe. On le voit ici qui trace des signes au pinceau.
Caractéristique de la civilisation maya, ces manuscrits "Los códices" étaient revêtus d'une couverture en peau de jaguar, signe de leur extrême valeur. La lecture, comme l'écriture, est essentiellement aléatoire, divinatoire .
La plupart des codex ont été incendiés durant le XVIe siècle par les Espagnols qui tentaient de convertir les Mayas et les Aztèques au christianisme. Ceux qui ont été épargnés constituent toutefois une source précieuse d'information.
Parmi ceux qui ont survécu on peut citer :
Le Codex de Dresde comportant 78 pages découvert à Vienne en 1739, le Codex de Madrid appelé Tro - Cortesianus et le Codex de Paris appelé Codex Borbonicus qui est à la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale, Le Codex Grolier est celui qui a été découvert le plus récemment et qui est à New York, ainsi que le Codex Mendoza et celui de Florence et quelques dizaines d'autres repartis dans le monde entier.
L'écriture maya : les voix du passé
L'étude de l'écriture maya est connue sous le nom épigraphie qui mêle trois catégories : Pictographique, Idéographique, Phonétique. Il a fallu toutefois attendre un siècle avant de disposer du premier matériel d'étude important; " Relacíones de las Cosas de Yucatán " écrit en 1566 par Fray Diego de Landa qui rapporta dans on ouvrage un "alphabet" de glyphes phonético - syllabiques et qui peuvent se combiner à différents degrés.
Considéré par les archéologues comme la plus perfectionné des systèmes de la Méso - Amérique l’écriture Maya et son déchiffrement à fait des progrès importants en particulier depuis les années 1970 notamment par Youri Knorosov, Heinrich Berlin et Tatiana Proskouriakoff, lorsqu'à été enlevé un obstacle épistémologique de taille : la reconnaissance du caractère mixte, phonétique et logographique, de l'écriture maya.
Le mot peut aussi être divisé en unités plus petites, des syllabes, chacune représentée par un signe. Les Mayas utilisaient environ 800 signes individuels disposés deux par deux en colonnes se lisant de gauche à droite et bas en haut.
Les glyphes mayas se combinent pour désigner n'importe quel concept ; un nombre, une période de temps, un dieu, un édifice ... Les inscriptions sont gravées dans la pierre ou le bois etc... Malgré les difficultés phonétiques dues au fait que l'on ne sache pas exactement quelle était la langue de base de l'écriture, on arrive aujourd'hui à déchiffrer des séquences de plus en plus nombreuses, notamment sur les stèles, dont les textes sont souvent courts et rapportent l'histoire des prêtres /rois mais garde parfois encore leurs caractères divinatoires et énigmatiques.
Exemple : Il comportaient environ 800 signes glyphiques qui pouvaient être lus soit comme des syllabes, soit comme la représentation au sens premier, soit encore comme une caractéristique attribuée à cet élément.
Tout aussi intéressant et facile à détourner, adapter, interpréter, chaque glyphe peut être composé de plusieurs éléments qui réunis, donne un sens particulier.
Les glyphes mayas disposés en colonnes et rangées.
Les Codex ou "códices" (ensemble de plusieurs glyphes) se construisent pour donner des rectangles qui se lisent normalement de gauche à droite et de bas en haut.
Dans la société royale le scribe " tlacuilo " était un personnage de premier plan, et bien souvent issu de la famille royale de la cité.
L'inscription ci-contre est un stuc gravé vient de Palenque et montre que le scribes-artistes mayas produisaient avec beaucoup de soins et de détails, mêlant les symboles abstraits et les images naturalistes. Les têtes humaines ou animales y font de fréquentes apparitions et les divinités sont parfois évoqués.
Les documents pictographiques dits "codex" sont la seule référence dont nous disposions ayant valeur de source primaire sur les cultures préhispaniques et les premières relations entre les populations indigènes et les conquistadores espagnols.
Ils sont également les seuls survivants d'un système de lecture-écriture spécifique aux cultures méso-américaines
L'écriture maya se rapproche ainsi de formes de pensées dans lesquelles l'écriture résiste toujours à l'interprétation, car le sens dernier reste impénétrable à l'homme.
Il y a souvent dans les textes mayas plusieurs sens simultanés qui se donnent à entendre. Choisir un sens, c'est en masquer un autre et là réside une des grandes difficultés de traduction de ces textes.
De nombreuses inscriptions ne sont pas encore complètement déchiffrées et des missions scientifiques s'attellent à cette tache. Aujourd'hui l'écriture maya revit, peut-être demain nous dévoilera-t-elle enfin tout ses secrets.