Chihuahua : (qui signifie terre sèche et sableuse )
Altitude 1329 m
Capitale de l'état du Chihuahua qui est le plus grand du Mexique -
Habitants : 680 000 h
Ville industrielle avec aussi élevage et agriculture
Situation : Aux portes du grand désert du Nord à 1500 kms au Nord de Mexico mais aussi moins de 300 km d’El Paso, à peine plus de 200 km d’Ojinaga, ville-frontière avec les Etats-Unis.
Drôle de ville dans laquelle il fait bon se promener; par endroits on se dit qu’elle s’est vendue pour 3 pesos au modernisme de sa riche voisine et puis que, voyant les résultats, elle s’est reprise.
Il est vraiment dommage de voir la cathédrale à la belle façade baroque et la jolie couleur de pierre lancer ses flèches non pas sur le bleu du ciel mais sur une énorme et moderne construction qui cache un peu la perspective !
Chihuahua : la place San Francisco sur laquelle on trouve l’église du même nom, toute blanche et si jolie qui sert aussi de toile de fond à l’émouvante statue de l’indien Victorio ( légendaire guerrier Apache ) que de jeunes étudiants en art s’essaient à immortaliser.
La citée est chargé d'histoire notamment pour ce qui est de la période de l'indépendance Benito Juarez s'y installa pendant l'intervention Française.
La mémoire mexicaine n’oublie pas que nous sommes ici au cœur de l’histoire de la révolution mexicaine.
Toute la ville parle de la révolution et les fantômes des deux héros mexicains hantent les rue de la ville.
Sur la place Hidalgo se dressent les statues de Jose Morelos, Ignacio Allende (qui fut exécuté ici), Aldama et Jimenez mais aussi, le monument à Miguel Hidalgo.
En face, dans la cour du Palacio del Gobernio, "les murales" de Aarón Pina Mora nous décrivent l’histoire et l’activité économique de l’état.
Miguel Hidalgo y Costilla :
Né le 8 mai 1753 dans l'état de Guanajuato, prêtre de la paroisse de Dolores Hidalgo, une petite ville minière. C'est le 15 Septembre 1810 qu'il fit sonner la cloche de Dolores pour exhorter et mobiliser les peones de tout le pays afin de réclamer et obtenir l'indépendance. Au mois d'Octobre, il dicta son premier décret en faveur de l'abolition de l'esclavage au Mexique.
Ce jour nommé "El Grito" deviendra la Fête de l'Indépendance. Il fut capturé par Félix María Calleja lors de la Bataille du pont de Calderón le 17 Janvier 1811.
Aaron Pina Mora nous présente le visage d’Hidalgo juste avant qu'il ne soit fusillé puis décapité le 30 Juillet 1811.
Sa tête fut envoyer à Guanajuato, où son armée avait remporté sa première grande victoire. Elle restera suspendue dans une gage pendant dix années à l'un des angles de l'Alhóndiga de Granaditas. Après la guerre de indépendance la cage fut décrochée et ses cendres ont été exhumées de l’église San Francisco en 1821 pour être transférées à Mexico dans le Monumento a la Independancia.
Quelle émotion !
Pour l’émotion, il faut aussi aller à la Quinta Luz "musée de la révolution"
Francisco (Pancho) Villa :
pseudonyme de Doroteo Arango Arámbula
Né à San Juan del Río, Durango, le 5 Juin 1876.
Sa légende commence à l'âge 15 ans lorsqu'il rentre chez lui et tombe sur le contremaître de l'hacienda où il travaillait qui tente de violer sa sœur. Il le tue et se réfugie pendant plusieurs années dans les montagnes où il deviendra un hors la loi. Pour passer inaperçu il change de nom et se fait appeler Francisco, mais rapidement on préférera lui donner celui de "Pancho".
C'est l'époque de la dictature du président Porfirio Díaz qui est au pouvoir depuis plusieurs dizaines d'années ( 34 ans ); le pays s'est peu à peu enfoncé dans un système féodal, et la majorité des paysans, les "peones" sont souvent surendettés et se retrouvent ainsi dans une situation d'esclavage économique. Le mécontentement de la population est extrême et c'est à ce moment qu' éclate la Révolution de 1910.
C'est là que Pancho Villa entre en scène.
Il a 34 ans et se rallie aux partisans démocratiques de Francisco I. Madero contre la réélection de Porfirio Díaz . La guérilla qu'il mène pendant la révolution de 1910 –1911 contribue au triomphe et à l'élection du Président Madero le 6 novembre 1911.
Cependant la victoire n'est que temporaire puisque le général des troupes Fédérales Victoriano Huerta l'accuse d'insubordination, le condamne à mort et l' assigne à résidence à El Paso avant de trahir puis de faire assassiner Francisco I.Madero ainsi que son vice-président Pino Suárez le 22 Février 1913, et prend alors le pouvoir.
Sous la direction de Venustiano Carranza, Villa rejoint les constitutionnalistes dans la lutte armée contre Huerta. Il devient rapidement le chef des brillants cavaliers " los Dorados " et obtient des victoires militaires importantes dans le nord du pays, contre l'armé fédérale, avec la prise des villes de Torreón, Ojinaga, Ciudad Juárez, Chihuahua et Zacatecas provoquant la démission de Huerta en Juillet 1914.
Par la suite, l'antipathie et l'animosité qui opposent Villa et Carranza contribuent à la séparation des pouvoirs, le Général Alvaro Obregón s'alliant à Venustiano Caranza et Villa à Emiliano Zapata qui était au Sud du pays mais ces deux là se comporteront toujours en frères ennemis...
Zapata hésita longtemps à rencontrer Villa suite au rejet par ce dernier du plan d'Ayala qu'un de ses partisans lui avait fait découvrir en prison.
A la tête de la Divisón del Norte, Villa occupe avec Zapata la ville de Mexico de Décembre 1914 à Janvier 1915. Quelques mois plus tard, ils sont mis en déroute par les forces armées d'Obregón et se voient contraints de rejoindre une nouvelle fois le Nord du pays.
En Octobre 1915, le président américain Wilson reconnaît Venustiano Carranza comme président du Mexique. Piqué au vif par ce succès diplomatique Pancho Villa est en furie et se sent hautement trahi par les américains qui l'avaient toujours soutenu et armé jusqu'alors.
En Janvier 1916, plusieurs américains sont assassinés à Chihuahua par des bandits… et , le 9 Mars 1916 plusieurs centaines d'hommes de Pancho Villa réussissent à pénétrer la frontière des États Unis, envahissent et ravagent la ville de Columbus, au Nouveau-Mexique et massacrent 18 habitants. En mars 1916, Wilson ordonne l'arrestation de Pancho Villa et c'est le Général américain Pershing qui est chargé de l'affaire avec 12 000 militaires et des avions; mais celui-ci franchit le Rio Grande et pourchassera Francisco Villa, soutenu par la population, pendant près d'un an sans jamais le retrouver ….
Finalement Wilson rappelle ses troupes qui ne s'étaient pas couvertes de gloire !
Jusqu'au dernier jour du régime de Carranza, Villa poursuit ses activités de révolutionnaire au Nord du Mexique, mais il sera vaincu par Obregón en 1915 lors de la célèbre bataille de Celaya.
En 1920, le Congrès nomme Adolfo de la Huerta Président provisoire de la Révolution triomphante.
De son coté E.Zapata continue la lutte mais il sera assassiné lui aussi quelques années après : le 10 Avril 1919 à l'hacienda Chinameca dans l'Etat de Morelos.
Le nouveau Président fait un pacte avec Villa en échange de l’arrêt de ses activités guerrières. En contrepartie Villa se soumet aux autorités mexicaines et reçoit une forte somme d'argent et un ranch à Canutillo à 80 kms de Parral. C'est dans cette ville de Parral qu'il aimait beaucoup, qu'il sera attiré dans un guet-apens. Il sera assassiné par ( Salas Barraza ) à bord de sa voiture de plusieurs des balles dans le dos le 20 Juillet 1923.
Tour à tour voleur de chevaux, bandits, brute impulsive, il écrira ses mémoires et filmera même ses troupes, mais il restera avant tout un homme loyal et un génie de la guérilla ( l'insaisissable envahisseur des États Unis ), ce qui galvanisera les aspirations révolutionnaires .
Mais le bilan total d'un quart de siècle de guerres meurtrières s'élève à plus d'un million de morts (sur 15 millions d'habitants !.
Après son assassinat en 1923 beaucoup de ses nombreuses " épouses " sont venues réclamer leur bien et c'est après enquête du Gouvernement que fut décidé que Luz Corral de Villa était bien l'épouse légitime de "Pancho".
A la mort de Luz en 1981 le Gouvernement racheta la maison qui fut transformée en musée de la révolution; bien gardé par les militaires, il est merveilleusement entretenu et respire émotion et recueillement. On passe là quelques heures enrichissantes, émouvantes et la présentation de sa voiture une Dodge criblée des balles qui l’ont tué en 1923 à Parral n’y est pas étrangère.
Et puis toutes ces photos à la tête de sa Divisón del Norte sur lesquelles son regard nous emporte dans son épopée et fait de nous ses complices ne peuvent nous lasser.
Une promenade sur le très beau paseo Bolivar, bordé de demeures du début du siècle dernier, permet de revenir doucement dans notre époque. Il ne reste plus qu’à acheter des bottes ou visiter la Quinta Gameros : l'histoire raconte que Manuel Gameros à commencé à construire ce merveilleux palais en 1907 pour l'offrir à sa fiancé en cadeau de mariage. La jeune femme eut le temps de s'enamourer de l'architecte avant la fin des travaux. Le gentleman demeura fidèle a sa promesses. L'édifice d'inspiration Art nouveau est très harmonieux.